Témoignage – Voyage d’étude en Israël

Témoignage 

Venir en Israël pour la première fois, c’est une grande émotion. J’ai choisi les voyages organisés par David Pasder et Aaron Lipkin, car je ne suis pas venue faire «du tourisme» : j’ai désiré rencontrer Israël et son peuple.

Nous sommes un petit groupe d’amis français arrivant du sud de la France.

Avec l’accueil chaleureux de David Pasder et Aaron Lipkin, nous avons les premiers sourires d’un pays qui nous reçoit en amis.

L’entrée à Jérusalem me laisse sans voix ! J’attendais ce jour- là.

Il y a sa lumière, l’instant qui s’étire, soulève le voile de l’histoire ! Jérusalem, cité antique et ville du 21èmesiècle … Le regard s’enfonce dans le temps, dans l’intériorité, telle une notion d’éternité.

Israël, c’est l’histoire d’un miracle !

Plus de trois mille ans depuis le désert aride jusqu’au «jaillissement de la vie » (D. Pasder), la terre d’Israël a retrouvé son peuple SEUL capable de transformer des cailloux en huile, en vin, en arbres et en fleurs, de changer des montagnes en pierres de taille pour bâtir de belles maisons faites pour durer.

«Aussi bien mille ans à tes yeux sont comme la journée d’hier», (Psaume 90), le retour à la terre, c’est le retour à la Foi.

Mon cheminement avait commencé dans l’imaginaire, en ouvrant la Bible ou le Tanakh : les Ecritures m’apportaient des parfums, des lieux, des sources d’eau vive, des bruits de pas, des cris, des chants, des rêves, et brutalement, les yeux fixés sur la réalité vivante, les paysages devenaient CE LIVRE OUVERT !

Au cœur du pays, on respire autrement, la VIE prend tout son sens.

Le programme est chargé : du tombeau de Rachel, vraie «mère» du peuple juif, au Tombeau des Patriarches, pour cette première journée nous empruntons la route N°60 jusqu’à Hébron. Ariel, notre guide francophone a tout prévu : les cartes pour découvrir et suivre l’ensemble de nos itinéraires durant ces huit jours, les petites bouteilles d’eau fraîche …

Il serait inutile de décrire la joie, la stupéfaction, les émotions fortes que l’on éprouve à parcourir le Temps sur les chemins qu’empruntèrent nos ancêtres, nos Pères, Abraham, Isaac et Jacob : à chacun ses rencontres, son propre chemin, sa sensibilité !

Et la route continue. Les paysages se succèdent, des montagnes, des arbres, des villages, les explications d’Ariel et de David nous instruisent jour après jour, car ils ont une connaissance parfaite de l’histoire de leur pays. Tout en voyageant, la discussion est nourrie.

La langue hébraïque apporte aux mots une profondeur très élargie. J’apprends que BEN qui signifie FILS, a une racine identique au verbe CONSTRUIRE : ainsi, l’enfant est une vraie construction au sein de la famille. Nous constatons qu’il n’y a pas de village où les écoles et les yéchivot soient absentes.

Les kibboutzim développent une forte activité économique très diversifiée : vignobles, hôtels de standing pour l’accueil des touristes, production d’huile d’olive et de vin de grande qualité. Ce sont aussi des lieux d’accueil des jeunes soldats qui, tout en apprenant l’armée, poursuivent leurs études religieuses. Ce sont parfois des lieux historiques comme Goush Etzion qui parlent de l’histoire héroïque de familles juives détruites, massacrées pendant la guerre d’indépendance en 1948. Là, être juif, c’est une destinée, celle du retour évident à la terre d’Israël qui fut payé très cher en vies humaines, ce retour qui entraîne aujourd’hui encore, jalousie, haine, provocations et crimes gratuits … émotion douloureuse à partager solidairement à travers un film présenté sur place.

Etre ici, c’est VOIR. Ce que vous voyez est indiscutable : être ici, c’est comprendre.

«Jacob sortit de Barsabée et se dirigea vers Harân. Il arriva dans un endroit où il établit son gîte, parce-que le soleil s’était couché. Il prit une des pierres … Il eut un songe … et, s’étant réveillé, s’écria : assurément, l’Eternel est présent en ce lieu, et moi, je l’ignorais … Que ce lieu est redoutable, ceci n’est autre que la maison du Seigneur, c’est ici la porte du ciel !» (Gen 28 – Vayétsé 16.17)

Louz-Béthel, le lieu retrouvé, très vraisemblablement l’endroit du rêve de l’échelle de Jacob, et «la porte du ciel» … non moins que cela !!

Qui mieux que nos amis de Judée pourrait évoquer ce qui fut : pour moi être ici aujourd’hui, est-ce toujours un rêve ou une réalité ? Nous leur devons cette authenticité, riche d’une descendance royale qui a porté la Mémoire de l’humanité jusqu’à nos jours.

Sur place, des enfants viennent apprendre avec leur maître et prier joyeusement.

«Ce que nous connaissons pour l’avoir entendu, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le laissons pas ignorer à leurs descendants … pour que les enfants qui viendraient à naître se lèvent et à leur tour en instruisent leurs fils.» Ps 78.

Cinq cent mille juifs habitent à ce jour la Judée-Samarie, région prospère, fleurie, paisible, où le Souffle fait écho dans l’âme, comme au temps des Patriarches, car D.ieu n’a jamais quitté cette terre où les enfants jouent comme partout ailleurs dans le monde. Oui, mes amis, «que l’Eternel multiplie ses bontés, pour vous et pour vos enfants» Ps 115.

Malgré tout cela, il y a l’évidence de la négation des Nations vis-à-vis d’Israël, manifestée sous diverses formes contraignantes pour les Israéliens, tout ce qui n’est pas dit par les médias ou ce qui est déformé et qui constitue le quotidien des populations juives. Mais il faut venir ici, voir, comprendre par soi-même, entendre, c’est aussi un des buts de ce voyage : l’ouverture d’esprit à la réalité objective, sans autre jugement.

Pourtant, Israël est le pays de la tolérance, du respect des pratiques religieuses de tous. Il y a le besoin évident de protéger les populations, c’est le rôle de l’armée, sa présence est discrète.

Nous faisons halte aux caves ultramodernes de Psagot et nous y déjeunons. Moment convivial d’échange et de dégustation de vins primés, médaillés, et de bons petits plats rafraîchissants. Là comme partout dans nos visites, l’intérêt pédagogique est important. Un film retrace la place et les raisons du site actuel dans l’histoire du terroir, l’histoire des tribus d’Israël.

Voici le pays de Benjamin : Shilo, l’émotion vraie ! A nos pieds, le lieu de l’emplacement présumé du Tabernacle, les traces des villages où vécurent Josué, Samuel, Anatot celui de Jérémie et puis Sichem, Lébona et le lieu de la prière de Hanna ; le livre est ouvert, les temps se rejoignent : «et Josué dit à tout le peuple : cette pierre nous servira de témoin car elle a entendu les Paroles que l’Eternel nous a adressées…» (Josué 24). Rien ne s’arrête ni ne meurt, D.ieu est parole vivante, à Shilo, les pierres s’en font mémoire.

Ici, en Israël, on n’aime que le sens VRAI des choses de la vie. Puissions-nous nous en inspirer dans nos sociétés européennes, perdues dans l’enfer des choses futiles, consommables, sans lendemain.

Le Shabbat que nous avons eu l’honneur de passer à Ofra chez nos amis a été une très grande joie, et comme un bonheur n’arrive pas seul, nous avons eu la surprise d’être salués par le Rav Avraham Guisser, le rabbin d’Ofra, après l’office du soir à la synagogue. Il nous a dit à quel point il était heureux de recevoir pour la première fois des visiteurs venus de France et il nous a bénis ! Cette bénédiction, je l’ai reçue comme l’annonce d’un jour nouveau.

Le Shabbat est une respiration divine pour l’homme. C’est le temps béni des retrouvailles en famille et entre amis, le repos, un temps redonné à D.ieu pour vivre avec Lui, pour enseigner aux enfants, partager un repas, une prière, des jeux sur les pelouses ; bref, c’est remercier Celui qui a donné la vie, qui a créé le monde, nous invitant à poursuivre Son œuvre avec nos propres moyens humains. Ainsi, jour après jour, le pays peut vivre dans l’abondance des bienfaits qu’il reçoit du travail de toute une population.

«Il sera comme un arbre planté auprès des cours d’eau, qui donne ses fruits en leur saison, et dont les feuilles ne flétrissent point : tout ce qu’il fera réussira.» Ps1.

De retour dans leur pays d’Israël, terre du peuple juif à jamais, les hommes et les femmes travaillent avec cœur et réussissent toutes leurs entreprises, mettent en place des moyens technologiques des plus avancés dans tous les domaines : médical, agricole, sociologique, éducatif, artistique, etc. Rien n’arrête celui qui travaille pour le bien des autres et la prospérité de son pays.

Il y eut beaucoup d’autres moments importants et de visites inattendues au cours de notre voyage, car David et Aaron adorent faire des surprises ! Que l’on soit dubitatif, incroyant, opposé, peu importe, ce qui compte, c’est de venir pour ne plus être esclave de ses propres opinions, car lorsque l’on a constaté un fait, il devient compliqué et vain de s’obstiner à ne pas vouloir changer, intelligemment, au moins au bénéfice de nos propres erreurs !

N’en déplaise à ceux qui veulent systématiquement montrer du doigt ce qui ne va pas, Israël a quelque chose qui ressemble à un plan d’élévation pour l’humanité.

Comme se plait à le dire David Pasder, «voir de ses yeux pour comprendre avec le cœur».

C’est en profitant de ces voyages qui peuvent réjouir autant les chrétiens, traditionnellement avec la découverte de la Terre Sainte, que des chercheurs, des médecins, des artistes, des ingénieurs, des commerçants, des militaires, des enfants, bref, c’est dans la RENCONTRE avec autrui que l’on se trouve un peu soi- même et que l’on s’enrichi !

«Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée» (François Mauriac)