7 mars 2018

Proclamation de la nation juive

« Mais un spectacle étonnant et vraiment unique est de voir un peuple expatrié n’ayant plus ni lieu ni terre depuis près de deux mille ans, un peuple altéré, chargé, mêlé d’étrangers depuis plus de temps encore, n’ayant plus peut-être un seul rejeton des premières races, un peuple épars, dispersé sur la terre, asservi, persécuté, méprisé de toutes les nations, conserver pourtant ses coutumes, ses lois, ses mœurs, son amour patriotique et sa première union sociale quand tous les liens en paraissent rompus. Les Juifs nous donnent cet étonnant spectacle, les lois de Solon, de Numa, de Lycurgue sont mortes, celles de Moïse bien plus antiques vivent toujours. Athènes, Sparte, Rome ont péri et n’ont plus laissé d’enfants sur la terre. Sion détruite n’a pas perdu les siens, ils se conservent, ils se multiplient, s’étendent par tout le monde et se reconnaissent toujours, ils se mêlent chez tous les peuples et ne s’y confondent jamais ; ils n’ont plus de chefs et sont toujours un peuple, ils n’ont plus de patrie et sont toujours citoyens.»

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)


 

Le 20 Avril 1799, Napoléon Ier faisant le siège de la ville d’Acre, n’est plus qu’à une journée de Jerusalem, et prévoit, des la conquête de celle-ci, de proclamer l’indépendance de l’état d’Israël. Il rédige donc une déclaration, pensant pouvoir proclamer l’État Hébreu le lendemain à Jérusalem… Malheureusement (ou peut-être est-ce la volonté divine), les Anglais stoppent l’avancée de Napoléon, qui se voit obligé de battre en retraite… Cette déclaration ne sera jamais lue, et demeure aujourd’hui dans les archives françaises, et plus personne n’en parle… En voici le texte original:

Proclamation à la nation Juive, Quartier général Jérusalem, 1er floréal, an VII de la République Française (20 avril 1799).

Bonaparte, commandant en chef des armées de la République Française en Afrique et en Asie, aux héritiers légitimes de la Palestine :
Israélites, nation unique que les conquêtes et la tyrannie ont pu, pendant des milliers d’années, priver de leur terre ancestrale, mais ni de leur nom, ni de leur existence nationale !
Les observateurs attentifs et impartiaux du destin des nations, même s’ils n’ont pas les dons prophétiques d’Israël et de Joël, se sont rendus compte de la justesse des prédictions des grands prophètes qui, à la veille de la destruction de Sion, ont prédit que les enfants du Seigneur reviendraient dans leur patrie avec des chansons et dans la joie et que la tristesse et que les soupirs s’enfuiraient à jamais (Isaïe 35. 10).
Debout dans la joie, les exilés !
Cette guerre sans exemple dans toute l’histoire, a été engagée pour sa propre défense par une nation, de qui les terres héréditaires étaient considérées par ses ennemis comme une proie offerte à dépecer.
Maintenant cette nation se venge de deux mille ans d’ignominie. Bien que l’époque et les circonstances semblent peu favorables à l’affirmation ou même à l’expression de vos demandes, cette guerre vous offre aujourd’hui, contrairement à toute attente, le patrimoine israélien.
La Providence m’a envoyé ici avec une jeune armée, guidée par la justice et accompagnée par la victoire. Mon quartier général est à Jérusalem et dans quelques jours je serai à Damas, dont la proximité n’est plus à craindre pour la ville de David.
Héritiers légitimes de la Palestine !
La Grande Nation qui ne trafique pas les hommes et les pays selon la façon de ceux qui ont vendu vos ancêtres à tous les peuples ( Joël 4.6 ) ne vous appelle pas à conquérir votre patrimoine. Non, elle vous demande de prendre seulement ce qu’elle a déjà conquis avec son appui et son autorisation de rester maître de cette terre et de la garder malgré tous les adversaires.
Levez-vous !
Montrez que toute la puissance de vos oppresseurs n’a pu anéantir le courage des descendants de ces héros qui auraient fait honneur à Sparte et à Rome ( Maccabéen 12. 15).
Montrez que deux mille ans d’ esclavage n’ont pas réussi à étouffer ce courage.
Hâtez-vous !
C’est le moment qui ne reviendra peut-être pas d’ici mille ans, de réclamer la restauration de vos droits civils, de votre place parmi les peuples du monde. Vous avez le droit à une existence politique en tant que nation parmi les autres nations. Vous avez le droit d’adorer librement le Seigneur selon votre religion ( Joël 4. 20).